La ministre chargée de la Fonction publique a reçu une à une les centrales syndicales, qui ont toutes souligné la volonté de dialogue affichée par le nouveau gouvernement.
Dans la foulée de la série d’entretiens menés par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault avec les partenaires sociaux, la ministre de la Réforme de l’Etat, de la décentralisation et de la fonction publique a également reçu différentes organisations syndicales les 30 et 31 mai 2012.
Si Marylise Lebranchu est restée relativement silencieuse – « elle attend les cadrages budgétaires pour exposer ses projets », imagine Christian Grolier, secrétaire général de FO Fonction publique – les syndicats ont pu, de leur côté, faire la liste de leurs revendications.
« Nous avons insisté sur l’importance du dialogue social qui nous tient à cœur et qui nous a tant manqué au cours des années précédentes », indique Marie-Odile Esch, secrétaire générale de la fédération nationale Interco-CFDT.
Autre pierre dans le jardin du précédent gouvernement, « elle a manifesté une volonté de faire cesser cette opposition permanente, si vive ces dernières années, entre les salariés du secteur privé et les fonctionnaires », relate aussi Christian Grolier.
Mettre fin à l’individualisation des rémunérations – Au-delà de la méthode, sur les dossiers de fond, la question salariale, pomme de discorde d’avec les prédécesseurs de Marylise Lebranchu, a évidemment été abordée.
Par le biais d’une exigence commune à la plupart des organisations : la fin de l’individualisation des rémunérations. « Une spirale infernale », comme la qualifie Christian Grolier.
Parallèlement, elles réclament une réforme des grilles indiciaires. « Il faut arrêter le saupoudrage sur les grilles, exige Marie-Odile Esch, pour construire une perspective dynamique globale du type de celle mise en place sous Durafour(1). »
Rapport avec les effectifs – Néanmoins, FO s’est fait le porte-parole d’une crainte face à la ministre : la centrale insiste pour que la question des traitements, et notamment celle de l’augmentation du point d’indice, ne soit pas « détachée de celle des effectifs ».
Le syndicat redoute en effet un acte III de la décentralisation dissimulant une RGPP à la sauce socialiste, conduisant l’Etat à transférer certaines compétences aux collectivités sans les agents afférents.
Un moyen pour le gouvernement de satisfaire à ses promesses de campagne – l’embauche de fonctionnaires supplémentaires à l’Education nationale et dans les ministères régaliens, sans toucher la masse salariale globale.
Réunion le 5 juin – Les syndicats seront davantage fixés sur les intentions du gouvernement en la matière lors de la réunion préalable au sommet social de la mi-juillet, réunion prévue le 5 juin prochain et au cours de laquelle les problématiques intéressant la fonction publique seront abordées.
Note :
Michel Durafour, ministre de la Fonction publique de 1989 à 1991, avait signé avec cinq principales syndicales de l’époque (la CGT et FO avaient rejeté cet accord) une progression de traitement pour toutes les grilles.
Source : Lagazette.fr.
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