François Chérèque interviewé par Le Progrès de Lyon daté du 24 mai 2012

Interviewé par Le Progrès de Lyon daté du 24 mai 2012, François Chérèque revient sur les premières annonces gouvernementales.
Le recrutement promis de 60 000 enseignants en cinq ans est-il la solution aux problèmes de l’Education nationale ?

Ces cinq dernières années, on a vécu un démantèlement de nos moyens publics d’éducation. Il est urgent d’y remettre bon ordre et de replacer l’éducation au niveau des priorités nationales. Les difficultés de notre pays sont aussi dues à un déficit de formation et du niveau de qualification des jeunes qui sortent du système scolaire. Évidemment les 60 000 postes, ce n’est pas la seule réponse. Ce n’est pas qu’une question de moyens mais aussi de priorités et d’organisation du système scolaire dont le thème des rythmes scolaires est un des thèmes parmi d’autres. La volonté d’ouvrir le débat sur tous ces sujets, en plus des moyens, est bien sûr bien accueilli par la CFDT.

Quelle est votre position sur la semaine de cinq jours ?

Il ne faut pas se centrer uniquement sur le problème des cinq jours, du rajout d’une demi-journée. Derrière, sont posés les problèmes des enseignements sur l’année, de leurs contenus, de l’organisation du travail des enseignants. La concertation qui va s’engager très vite pour la rentrée 2013 va aborder l’ensemble de ces questions.

Le calendrier social présenté par le Premier ministre vous convient-il ?

J’ai proposé dès le 7 mai que l’on insiste d’abord sur la méthode du dialogue social. Nous avons vu ces dix dernières années que la méthode bien souvent était facteur de réussite ou d’échec. Les trois rendez-vous fixés par le Premier ministre nous conviennent totalement et nous semblent facteurs d’efficacité.

Quelles sont vos priorités ?

La première est évidemment l’emploi. Nous devons aborder l’accompagnement des plans sociaux qui sont connus pour certains, celui des salariés au chômage, en particulier des jeunes et d’une façon plus large notre système de formation, l’investissement, la recherche. Le coût du travail.

Les salariés doivent-ils aussi faire des efforts ?

Ils ont déjà fait beaucoup d’efforts. Blocage depuis trois ans des points d’indice des fonctionnaires, augmentation du coût des mutuelles, de la CSG. Si des efforts sont à faire, ils doivent être justes. Cela passe par une réforme de la fiscalité pour qu’elle soit plus progressive et plus équitable, qu’elle touche de manière identique le travail et le capital.

Les mesures concernant la retraite à 60 ans doivent -elles prendre en compte les trimestres cotisés ou validés ?

Je tiens d’abord à rappeler que cette démarche de carrière longue vient de la réforme des retraites de 2003 que la CFDT a été la seule organisation à défendre et qui a permis à ce jour à plus d’un million de salariés de partir à la retraite avant l’âge légal. Que le gouvernement nous propose aujourd’hui d’élargir cette démarche pour ceux qui ont travaillé à 18 ans, c’est pour nous une grande satisfaction. En ce qui concerne le débat cotisé/validé, je dis de façon très claire que nous voulons distinguer dans certains cas ce qui est du cotisé ou du validé. Par exemple, le congé de maternité doit être reconnu dans les durées de cotisation, en revanche ce ne peut être le cas pour le congé parental. C’est une question de principe. La CFDT n’a jamais prôné la femme au foyer.

Êtes-vous favorable à un coup de pouce au Smic ?

Un coup de pouce au Smic, oui évidemment ! Et que l’on revoit parallèlement les aides aux entreprises sur les bas salaires en introduisant des contreparties afin d’éviter que certains salariés ne soient bloqués au niveau du Smic pendant toute leur carrière.

Source : cfdt.fr

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